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La crise a eu peu d'impact sur l'emploi des agents handicapés

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En 2020, le taux d’emploi direct de personnes en situation de handicap au sein de la fonction publique a atteint 5,58 %, soit 0,06 % de plus qu’en 2019.

La crise sanitaire a eu peu d’impacts sur l’emploi, mais le conseil scientifique du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique alerte sur l’illusion d’un retour au « monde d’avant ».

« L’administration est très en avance par rapport au secteur privé », a rappelé Marc Desjardins, directeur du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique lors de la présentation du bilan 2020, le 28 septembre. Au total, en 2020, 32 229 recrutements ont été réalisés et 14 026 maintiens dans l’emploi ont été accompagnés dans la fonction publique par le acronym title="Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique">F"PHFP</acronym>. Les administrations comptent 261 318 bénéficiaires de l’obligation d’emploi, contre 160 000 à la création du FIPHFP en 2005, pour un taux d’emploi de 3,55 %.</p> <p>C’est la fonction publique territoriale qui a les meilleurs résultats, avec u taux d’emploi direct de 6,70 %, et 110 000 personnes en situation de handicap (PSH) employées, devant la fonction publique hospitalière avec 5,54 % et 54 000 PSH – la FHP créant par ailleurs du handicap, avec ses métiers « durs ». La fonction publique d’État est la moins bonne élève, avec un taux d’emploi de 4,67 % et 95 000 PSH en emploi. L’Éducation nationale (3,5 %), qui recrute des personnels très qualifiés, « tire la fonction publique d’État vers le bas », souligne Marc Desjardins.</p> <p><em><strong>Aides exceptionnelles</strong></em></p> <p>La situation financière du FIPHFP reste équilibrée avec 105,99 millions d’euros de recettes (contributions émises) et 94,88 millions d’euros de dépenses, dont près de 6 millions versés en faveur de l’apprentissage. Près de 12 600 employeurs sont appelés à contribuer et 3 700 sont des contributeurs réels (plus de 20 salariés, et – de 6 % de taux d’emploi).</p> <p>Avec la crise sanitaire, une série d’aides exceptionnelles ont été débloquées : par exemple, une aide à l’aménagement du poste de travail et la participation au financement d’un équipement de visio-interprétation en langue des signes, pour favoriser le travail à distance. Des aides ont ensuite été déployées pour permettre l’activité en présentiel : ainsi, les masques inclusifs ont été pris en charge, et l’aide au transport domicile/travail a été élargie. Ces aides sont désormais entrées dans le catalogue « droit commun » du FIPHFP. Pour soutenir les apprentis, des financements d’équipement informatique ont également été créés.</p> <p><em><strong>Revisiter l'organisation du travail</strong></em></p> <p>Pour Hélène Bérenguier, directrice adjointe du FIPHFP, si des adaptations positives ont été mises en œuvre et que la force du collectif a réussi à créer de la résilience, cette crise invite à repenser l’organisation du travail. Se fondant sur une enquête de l’Agefiph, menée en juin 2020 et avril 2021, qui <a href="https://www.lagazettedescommunes.com/745318/les-personnes-en-situation-de-handicap-ne-souhaitent-plus-teletravailler/?abo=1">montrait un isolement croissant des salariés</a> en télétravail et une pénibilité renforcée, le conseil scientifique du Fonds tient à alerter les e"ployeurs sur le « monde d’après ». Citant également une enquête menée sur les impacts de la crise sur les collectivités territoriales, qui montrait que 63 % ne souhaitaient pas changer d’organisation de travail, Hélène Bérenguier invite à appréhender une organisation post-confinement plus inclusive.

Le FIPHFP propose quelques pistes :

  • préparer le retour en présentiel, qui doit être accompagné et partagé par le collectif de travail ;
  • décider collectivement des nouvelles modalités de travail ;
  • trouver le bon rythme de travail, aménager ou réaménager le poste de travail ;
  • être attentif aux moindres signaux de demande d’aide.

Le conseil scientifique insiste sur la responsabilité des DRH et managers : «Il est de notre devoir de rester vigilants et de prévenir au mieux toutes les situations individuelles qui potentiellement pourraient se dégrader et alerter la médecine de santé au travail pour que des mesures préventives et/ou de surveillance soient prises. »

 

Source : La Gazette des communes, Christelle Destombes

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